mercredi 26 novembre 2008

La langue râpeuse

"Étudiant étranger en cours de tchèque", sculpture au Palais Troja


La langue est la chose la plus bizarre de République tchèque, à l'exception du "tactactac!" des feux piétons et de la choucroute dans les hamburgers. N'étant déjà pas complètement à l'aise en anglais (après chaque phrase, 30 secondes minimum me sont nécessaires pour être sûr d'avoir bien été compris), je ne vous raconte pas comment je galère ma race avec le tchèque ! Il s'agit en effet d'une langue... différente, à la construction slave, qui ne ressemble donc ni à l'anglo-saxon ni au latin. En tout cas assez dure pour maudire ces salauds de la tour Babel.


Petit cours d'introduction :

La première difficulté du tchèque tient dans la prononciation. Les Tchèques consomment les consonnes aussi fréquemment que la bière, ce qui donnent des mots aussi doux que des cactus, comme jeudi, qui se dit "čtvrtek" (prononcez ["tchtvrtek"]. Peux pas être plus précis.), et des phrases que pour les dire faut mâcher une poignée de clous, comme la fameuse "Strě prst skrz krk" (la voyelle ne va pas tarder à se faire virer, je pense. Elle n'a rien à faire là.)

Le "j" se dit "y" (pour eux, je suis Victor "Yoaninne"), le "ch" se prononce "rrr", le "c", "tsé", le "q", "kvé"... Ajoutez à cela des accents super accueillants, "ř", "ě", "č", "ž", "ň", qui bouleversent complètement le son de la lettre, et vous comprendrez pourquoi la phrase la plus importante à connaître après "Jedna pivo, prosim" ("Une bière, s'il vous plait") est "Nerozumim, ja jsém cizinec" ("Je ne comprends pas, je suis étranger!")...

Deuxième obstacle majeur : les déclinaisons. C'est là qu'on commence vraiment à se marrer. Chaque mot varie du fait de son positionnement dans la phrase. Prague peut donc se dire Praha, Praze, Prahou, Prahi, selon que son usage soit nominatif, génitif, datif, accusatif, vocatif, locatif ou instrumental... Et je n'aborderai pas le cas du pluriel... Ouf ! On respire un bon coup et on y retourne.

Autre particularité : la manière de dire l'heure, une vraie insulte au sens commun. Enfin, au mien, déjà. Quand vous leur demandez l'heure, les tchèques ne disent pas "Il y est 16 h 40", non, ce serait bien trop facile, faut le mériter ton renseignement. Il répondent quelque chose comme : "Dans 5 minutes, on sera aux trois-quart jusqu'à 17h"... Heureusement, les jeunes ne sont pas fous, eux, et sacrifient ce bel exercice d'illogique à un modeste "16:40". Merci à eux.




La langue tchèque peut paraître difficile, mais elle est très jolie à l'oreille la plupart du temps, et certains aspects se rapprochent du français, comme la distinction féminin/masculin, ce qui la rend plus abordable. Sauf qu'eux ont aussi le genre neutre. Aïe.

Je l'ai peut-être déjà dit, mais les Tchèques ne sont tellement pas habitués à ce que les étrangers fassent l'effort, et il suffit presque de quelques mots pour se débarrasser du panneau lumineux "TOURISTE" qui clignote au dessus de nos têtes.


Les quelques indispensables :

Je suis sympa, je ne précise pas les accents toniques.

BONJOUR => Dobry den

JE M'APPELLE... => Ja Jsém... ["Ya ssém"]

S'IL VOUS PLAÎT/VEUILLEZ M'EXCUSER/JE VOUS EN PRIE/PASSE MOI LE SEL => Prosim

COMBIEN CA COÛTE ? => Kolik stoje? ["stoyé"]

C'EST DU VOL ! => Je to zlodějina! ["Yé to zlodiéyina"]

MERCI => Děkuji (se prononce ["Des couilles"]. Mine de rien, quand vous arrivez dans un pays étranger et qu'on vous apprend que remercier se dit comme ça, et ben ça fait du bien. C'est un peu l'équivalent du "Merci beaucoup", que nos amis anglo-saxons prennent un malin plaisir à transformer en "Merci beau cul").

AU REVOIR => Nashledanou ["Narlédano"], mais ["Nasra"] avec un sourire, ça marche très bien aussi.

MERDE/PUTAIN/SAPERLIPOPETTE => ["Pitché"], aucune idée de l'orthographe exacte. Ce mot vien de "Pitcha", qui est la déclinaison gén... loc... euh non accus... non plus, euh bref, qui est une sorte d'insulte au féminin, et qui provient du français "Petite chatte" !


On se fait plein d'amis quand on sait parler tchèque.

dimanche 16 novembre 2008

Zoo de Prague : le best of!

"Le zoo de Prague est un jardin zoologique situé à côté du château de Troja dans la banlieue de Prague. Il est fondé en 1931 avec le but « d'avancer l'étude de la zoologie, de protéger la faune sauvage et d'éduquer le public. » Il occupe 45 hectares de terrain et abrite environ 4 600 animaux qui représentent six-cent-trente espèces différentes venues du monde entier."

Merci, Monsieur Wikipédia.

On est venu, on a vu, et on a sorti le meilleur de nos amis les bêtes. Ou en tout cas le plus drôle.














Monsieur Jack Langue :


Au fait : le château de Troja, c'est ça.


Festival Francouzského filmu 2008


Bientôt sur les écrans tchèques ! Une vingtaine de films français sont proposés à l'occasion de cet évènement annuel. Vincent Cassel sera ici, à l'occasion de la sortie des Mesrine
(à ce propos, il parait que l'acteur de La Haine a exigé de se déplacer en jet privé ! 9000 euros l'aller-retour quand même...)

C'est un petit coin de verdure



Voici quelques photos prises lors d'une excursion
au parc Sarka-Lysolaje, situé juste au nord de Prague.


Avant le départ, Orlando et Marion s'assurent qu'il reste des piles dans le piège à ours.








Au final, ça fait du bien !

Cette randonnée avait pourtant lieu il y a plusieurs semaines.
Depuis, les feuilles des arbres ont disparu, le thermomètre va bientôt se mettre à creuser à force de descendre, et la nuit commence à tomber à 15h...


lundi 3 novembre 2008

Sondons !


(le lustre de ma chambre. Au fond, mon écran plat avec traducteur intégré.)

Résultats du sondage :


D'après vous, la photo du Pont Charles en haut de la page d'accueil...

... fait trop agence de voyage : 15 %
... rappelle un conte de fée : 15 %
... vous êtes contre les sondages,
qui selon vous ne
reflètent pas du tout
ce que pensent les gens,
puisqu'il suffit d'orienter
habilement la question
pour manipuler le sujet : 69 %

Jusqu'à présent, aucune piste claire n'a été trouvé concernant la disparition du petit 1 %, mais notre meilleure équipe de spécialistes est sur le coup, appuyée par tout le département des éleveurs de phoque.

En revanche, cette enquête révèle un fait important, qui a sauté d'emblée aux yeux des sociologues qui s'y sont penchés : 69 % des participants à ce sondage sont des mauvais joueurs.

+++ Prochainement un nouveau sondage ! +++
quand j'aurai une idée

(la photo représentait en fait le plafond de l'opéra d'Etat. Je dis ça à ceux qui m'auraient cru - pas à toi qui lis ces lignes, évidemment !)

lundi 6 octobre 2008

Martina



Martina (à gauche sur la photo) est Praguoise, elle connaît donc les meilleurs endroits de la ville (ici, le Cross club, un bar fait de brics et de brocs, véritable labyrinthe où les lumières glauques et la décoration mouvante rappellent certains décors de Star Wars).





Martina nous a accueillis les 5 premiers jours en RePunkBlic (son appart), plus précisemment à Livingroomville (ici avec John le Londonien et Gener).




Martina est la présidente de la RePunkBlic. Gener est ministre des Affaires extérieures et de la Culture, et je suis le Premier ministre (ici, lors d'un Conseil des ministres dans le Parc du Sénat - le vrai).

vendredi 3 octobre 2008

Prague, une ville touristique ?



Partant de Staroměstské náměstí (la plus grande et belle place de la ville, voir "Il était une deuxième fois Prague") pour rejoindre le Pont Charles, vous slalomez entre les couples le nez sans cesse en l'air et les groupes du 3e âge aux petits vieux qui discutent entre eux sans prêter attention à ce qui se passent autour, mis à part quand le guide parle (vous savez, celui qui porte un parapluie fluo pour qu'on le repère facilement). Tous des touristes. Le long de Kaprova, les magasins de souvenirs remplis d'objets "made in China" diffusent de la techno et des gus vous interpellent : "Chinese food!", "Pizza!". Tout est écrit en anglais.

Le Pont Charles est en vue. A gauche, le Karlovy Lázně, "the biggest club of Central Europe", une boîte à 5 étages. A droite, une pub gigantesque pour une bière locale cache les échafaudages adossés à un monument en travaux.




Vous entrez sur le Pont Charles, vous frayant un chemin entre un couple français, un groupe de jeunes italiens, des vieilles dames russes et un pékinois (les Tchèques adorent cette race de chien).

Voilà la partie touristique de Prague, en comptant également le quartier du Château. Quelques rues, à peine. Le reste de la ville est resté authentique, et la quiétude qui y règne contraste avec la frénésie connue cet été à Paris. Quel calme !

Comment comprendre alors les propos de Martina (la Tchèque) et de ses amis, quand ils se plaignent de la masse d’étrangers envahissant le centre quelque soit la période de l’année ?

Car selon Martina, point de saison morte à Prague. « Il y a une haute saison, une très haute saison et une très très haute saison ici ! » (en anglais, cela donne : "There is a high season, a fucking high season and a fucking hell high season !" )

Il est vrai que les facultés se trouvent dans l’hypercentre et qu’il peut être énervant de se faire bousculer tous les jours par des hordes de portefeuilles pour s’y rendre. Prague héberge environ 4 millions de touristes par an, ce qui la place au 6e rang européen. En comparaison, 16,3 millions de visiteurs ont séjourné dans des hôtels parisiens en 2007.

La différence, c’est la concentration : à Prague, presque toutes les places touristiques se trouvent à l'intérieur d'un cercle d'environ 4 km2, donc tout se fait à pied, d’où les bouchons sur les trottoirs… et les Tchèques agacés, peut-être.


Malgré tout, qu’on se rassure : même si Prague n’est vraiment pas cosmopolite, les jeunes semblent très ouverts pour la plupart et les commerçants très polis. Comme je l’ai déjà dit, il suffit d’un petit mot en version locale pour déclencher un sourire. J’y reviendrai prochainement.

Je devrais me faire subventionner par le Ministère du tourisme...



Le Théâtre national surveillé par Náměstí Míru, au fond




La Staré Mesto (vieille ville)




Au premier plan, Malá Strana (le "petit côté" en français, par opposition à la vieille ville, plus étendue, de l'autre côté de la Vltava)




En regardant ces photos, vous pensez qu'il fait toujours gris à Prague ? Vous avez raison.






JEU !!! => En cliquant sur les images, amusez-vous à compter le nombre de touristes béats sur le Pont Charles. Une récompense pour l'observateur(trice) le(a) plus précis(e) !




Le Château de la Belle au bois dormant s'appelle en fait l'Eglise Notre Dame de Tyn




Le Pont Charles




Le Théâtre national sur
Smetanovo nábřeží (à quelques mètres de ma fac)

mercredi 1 octobre 2008

D'une pierre deux coups


Suite aux plaintes émises dans deux commentaires, voici une photo de moi devant le Pont Charles, qui y répondra toutes à la fois. Satisfaits ?

Les pubs, y a que ça de vrai

Comme toute grande ville, Prague est bombardée de pubs : sur les murs, sur les panneaux, dans les vitrines, et même sur les tramways, qui perdent ainsi tout de leur charme d'origine (qu'on peut voir sur la photo à droite où je manque de me faire écraser en aidant Irènastrchtsr - 85 ans- à traverser).

La différence, c'est que ne captant pas un mot de tchèque, notre regard résiste beaucoup mieux aux hameçons type "Des prix totalement fous !" ou autres "Cette crème d'épilation va changer votre vie!" Et l'on se concentre donc d'autant plus sur ces magnifiques façades...



Je vous entend d'ici persifler : et les publicités avec femmes dénudées, ça c'est universel, ça doit attirer l'oeil ? Tss, tss... Pas de ça ici.




Evidemment, comme l'auront remarqué les plus attentifs, les marques gardent leur nom (deuxième photo). Ils sont trop forts...

Sûrement un Tchèque célèbre...

Prague, ville de tous les dangers


À Prague, la nuit, le danger rôde (voir plus bas).

Ici, une jeune délinquante prise en flagrant délit de vandalisme.

mardi 30 septembre 2008

Encore du beau



Une église tout ce qu'il y a de plus banal





La superbe tour de télévision, qui s'accorde parfaitement au fin romantisme des lieux

La République tchèque d'aujourd'hui : culture et société


Mes constatations après une semaine :

- ils ont du mal avec l'ouverture facile sur les sachets

- ils adorent vraiment, mais alors vraiment la bière. Il faut dire qu'elle n'est vraiment, mais alors vraiment pas chère

- ils sont surpris quand on tente de prononcer des mots tchèques (à ce propos, vous savez comment on dit "merci" en tchèque ? La réponse bientôt)

- leurs supermarchés sont comme en France, sauf qu'il n'y a pas un rayon de friandises, ni deux, mais trois entiers !

- ils sont envahis par les Russes (source : un Tchèque rencontré dans un bar)

- les murs des appartements semblent très bien insonorisés

- Franz Kafka et Mozart y ont une maison. Staline, plus maintenant.

(photo prise par Claire)

Gener

Nous avons rencontré Gener dès le premier jour. Laissez-moi vous le présenter :

Gener (prononcez "Jeannet") est Catalan et il joue de la clarinette





Gener est studieux (au fond, Thiago, le Brésilien également rencontré pendant le CS - plus d'infos ? => c'est Clairago qu'il vous faut)





Gener n'aime pas gâcher

lundi 29 septembre 2008

Prague la nuit, ça fait peur


Une déliquante en quête de violence sur Smetanovo nabrezi

Photos prises d'un point de vue super sympa dont le nom m'échappe




Et les gens n'ont même pas peur...

Il était une deuxième fois Prague



Bon, d'accord, après les escalators, ce sont les monuments qui décoiffent... D'accord

Il était une fois Prague


Lorsqu'il entre pour la première fois dans Prague, la première chose que le visiteur remarque, ce n'est ni la beauté de l'architecture, ni l'atmosphère buccolique qui règne sur les rives de la Vltava, ni ce petit chien qui fait caca là-bas,
non, la première chose qui marque,

CE SONT LES ESCALATORS !!!